Ecrits d'atelier, l'odeur des tomates vertes.

des fils si courts, pol

 

 

 

le silence des puces, pol

J'aime les perles de verre, leurs irrégularités, ces bords bisotés. J'aime le mouvement de mes mains et celui du fil .
 Le temps s"écoule, il se mesure au mouvement du soleil et des ombres dans le petit atelier, aux nuages qui assombrissent la table puis l'éclairent vivement, au déroulement d'une sonate dans la radio ;  et si je peux m'assurer de l'avancée des broderies sur le dessin,c'est le picoti ressenti sur la pulpe du majeur, là où je ne sais poser un dé, qui m'indique l'écoulement de ce temps brodé. 
Il n'y a pas de sons dans ces gestes, la soie ne frotte nullement le coton du jersey et si l'archet s'emballe dans la radio, ici il n'y a que mon souffle.
Des perles en champagne rosé, l'ardoise que j'aime, des reflets et des mats, la matière est précieuse.
L'atelier sent la tomate verte ; les fleurs de l'été se déposent sur le tissu pour les douceurs des fêtes à venir.

dans l'atelier l'odeur des tomates vertes, pol