par un dimanche

Une semaine sans dimanches...

Dimanches enfantins, un temps arrêté, un jardin, des chants d'oiseaux et du vent sous des feuilles, bien sûr apprêtée dès le matin pour la messe dans la robe dite de dimanche longuement choisie avant de l'acheter, puis le repas savoureux, toujours, de ma grand mère et la promenade souvent en bord de mer avant de reprendre la route morne du retour à la ville. Dimanches pourtant pas si lointains à l'échelle d'un temps humain...Monde en mutation.

Une semaine en dimanches inventés... Dimanches avec des enfants déjà grands, des chants d'oiseaux et du vent sous les feuilles pour glaner des branchages et des fleurs des champs pour un immense bouquet en remerciements au printemps. Fiston retrouve un large sourire ;  nous apprenons la taille juste des arbres ; il serre ses mains , stéréotypies, de détente cette fois.Nous irons écouter le chant amoureux des grenouilles dans la marre...

choux fleurs à l'indienne

Emmêler la maison d'odeurs épicées . Prendre le temps, gestes après gestes, de couper les légumes dans des mouvements arrondis, pieds ancrés au sol... Le vent, toujours, qui fait osciller le rideau au dessus de la marmite... La Petite, à côté , chante en s'accompagnant sur sa guitare électrique...

Choux fleurs à l'indienne, crumble de pommes caramélisées...Une cuisine sans viande, une cuisine qui intègre l'indispensable décroissance...La viande du dimanche était pour ma grand-mère l'indispensable signe d'une situation sociale et d'un relative confort financier, les guerres avaient laissé des cicatrices si vives encore. Mais qui nous a poussé à croire que ce qui était valable dans les après guerres, cette lutte vitale pour sortir de la misère du début XIX ème était encore réalité dans notre actualité devenue industrielle et à l'abri de la faim ?

Ancrer ses racines et produire du beau...Ralentir, réfléchir. Revenir en arrière par d'autres chemins et ne pas croire, ne jamais se laisser dire  qu'il puisse y avoir ainsi une quelconque trahison des rêves/projets/promesses de nos grands parents pour nous leurs descendants!

Ecouter La Petite...tricoter et sentir les jacinthes en bouquet sur la table...

- Maman ...ce serait difficile que je me couse un sweet à capuche sans manches ?

Faire bouillir l'eau et laisser passer le café. Feuilleter les magazines avec  elle à la recherche du modèle repéré il y a quelques mois, déjà pour elle...

Burda style, octobre 2013, modèle 141

Boire notre café...

Prendre un  sweet trop juste pour son frère, du coton à rayures, violet et vert anis... et si nous le transformions ?

Aprendre à la Petite les gestes: recopier un patron, disposer sur le tissu, couper...

Tricoter pendant qu'elle travaille. Fiston lit.

Un autre repas et la douceur du soir. Il n'y aura plus de routes du dimanche soir pour eux, plus de semaines alternées. Des parfums et des gestes lents contre la douleur de ce vide.

Un dimanche d'aujourd'hui...