du Japonisme et de la mode
Bretagne Japon 2012 se poursuit essentiellement sous l'angle des peintres. Je n'ai pas repéré d'exposition sur l'influence du japonisme dans notre mode alors qu'au même moment à Brest une exposition s' interroge sur la représentation des identités bretonnes à travers les costumes depuis le XIXe siècle. Je vous reparlerai dans un autre post de cette exposition ;-)
La question justement du travail sur notre représentation de notre identité que pose l'utilisation de la couture japonaise m'interroge.
Qu'est ce qui fait que livres de couture japonaise, sites qui se disent Japan addict, sites et magasins de vente de tissus dit japonais fleurissent ? Qu'est ce qui fait que pour poursuivre ma réflexion et mon élaboration sur le vêtement breton mes doigts se tournent vers les formes et les plis japonais ?
Le catalogue de l'exposition du palais Galliera de "Japonisme et mode " apporte des éléments de réflexion passionnants .
"Le vêtement occidental définit une esthétique qui ne prend de sens que par rapport à sa fonction et aux circonstances. (...) Rei Kawakubo, Isey Myake et Jkansai Yamamoto eurent une vue toute différente. Pour eux le vêtement est doté d'une présence émotionnelle et spirituelle indépendante du moment de la journée (...) Hade, certains affichent une pleine et tumultueuse allégresse célébrant la vie ; d'autres expriment plutôt la quiétude jimi, spiritualisme fondé sur l'esthétique, ou inclination personnelle privilégiant la vie contemplative et l'introspection. (...)
Au Moyen Age en occident on distinguait deux types de comportement humain : la vita activa et la vita contemplativa, dialectique simple, utile, signifiée au plus haut degré par les vêtements des ermites reclus et des divers ordres religieux, mais qui allait connaître le déclin. Dans la culture japonaise, les termes hade et jimi expriment un choix très clair qui déterminera tout vêtement.(..)" (p 78-79)
Issey Miyake, Dress Rhythm Pleats |
Alors..comment sortir des identités passées?
Le costume breton était fortement marqué : signe extérieur de richesse, codes sociaux complexes distinguant chaque petit pays de son voisin, chaque profession de la voisine...
Pays où vous êtes à la fin du XIX ème début XXème définit par l'identité sociale.Pays qui avec ses langues abandonna son vêtement.
Val Piriou en fit autre chose de la lingerie au manteau .
et que l'on retrouvent illustrés ici par Isabelle Oziol de Pignol dans son blog Accro de
la mode
Isabelle Oziol de Pignol |
Les moines de Landévennec en firent tout autre chose avec leur caban qui aujourd'hui nous fait les reconnaître au premier regard.
Bien sûr il y a eu l'indispensable travail de collectage des cercles et de quelques passionnés mais cela concerne le vêtement passé, l'identité, les identités passées.
Comment se vêt notre identité actuelle? qu'est ce qui habille notre peau sociale ?
La fée du Lutin travaille le bragou braz avec une élégance impétueuse de jeune femme...
La Fée du Lutin |
"Qu'elle soit traditionnelle ou contemporaine, l'approche japonaise du corps humain diffère de celle pratiquée en occident. La coupe le travail sur la silhouette ont tenu un rôle imminent dans la culture occidentale, tandis que le rembourrage par couches et le façonnage abstrait était plus caractéristiques du style japonais (...) En Occident , l'érotisme et la féminité du vêtement s'exprime par la simulation du corps; tout autrement fonctionne l'enveloppe abstraite et géométrique définit par Issey Miyake et Rey Kawabuto.
"(...) le vêtement s'il est organiquement porté , assure sa propre expression au corps, non comme un double ou une interprétation de sa silhouette."
Un vêtement organique...
nous n'avons pas besoin de doubles pour nous définir...
cela fut un chemin en impasse...
une langue breton et gallo...
des vêtements ?
Commentaires
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