Street art : WAR!




Des sourires... des sourires sur le visage ou dans les yeux des passants ... de la surprise -vous pensez un graffeur au Mans en plein jour ! -, de l'émerveillement , un pouce levé, un bravo .

Des chauffeurs de bus, des enfants sortant de l'école et leur mamans, des groupes d'ados, des passants anomymes et un tatoueur peintre dont je vous reparlerai. Je ne vous montrerai pas leur image, je ne suis  pas à l'aise avec les images volées dans la rue. Je vous laisse créer votre image à vous.

Lui , accroupi sur cette photo  ? 

WAR!

Ce n'est pas l'image la plus nette , le soleil était si intense que le capteur de mon appareil a fait ce qu'il a pu et voilà c'est exactement ça : 
ce qui est possible avec le matériel sous la main et le plus discrètement possible.
 Et puis il s'agissait surtout de profiter de l'intense joie 
de pouvoir s'asseoir au bord de cette petite friche ,  
 à l'ombre de l'immeuble, dans cette chaleur intense 

à regarder 
et regarder
WAR! créer,
geste après geste.


ProfiTEZ AVANT gratuiteMENT ?


Avant quoi ? est ce si important ? avant que la mini friche laisse place à un espace vert, propre ( une friche n'est par définition pas propre ), avant qu'un  graff ajoute autre chose , un autre texte ...

Gratuitement ? rien n'est gratuit et le temps de l'artiste est précieux . Cette pieuvre est une commande de la ville . Il va me falloir  transmettre mon approbation, ....en parler  ? oui
et puis remercier WAR!


mais oui c'était un instant supendu parce que WAR! était là , sans foule autour, seul et en plein jour, installé et rémunéré par la ville....
Et bien sûr il était masqué à son  habitude ,
 et nous aussi nous étions masqués, covid 19 oblige...

en plein jour
un graffeur 
masqué.e.s








les réactions ont été amusantes : prudemment les passants se sont positionné.e.s derrière l'unique barrière posée là par la ville

mais les sourires, les bravos, les mots échangés

et cette chorégraphie, les touches de couleurs et le volume qui apparaît 

au milieu de cette friche , deux arbres ( qui compte les arbres ?)
et un furtif

échappés de la nuit 

(que font les arbres la nuit ?
le furtif peint)



une pieuvre naissait , en volume, en mouvements
s'élançant
évitant les grilles ou les recouvrant,
tentacules et branches des arbres, fluides

le graffeur

les passants

même intensité du regard








qui regarde les friches urbaines, 


je veux dire vraiment regarder ?

s'y asseoir ? 
simplement traverser 
sentir l'herbe, les herbes...






j'aime les rencontres de rue
ces bavardages spontanés avec des inconnus
parcequ' à un moment donné il y a un commun,
 des communs

avec le tatoueur /peintre nous avons évoqué ce bâtiment en rondeur et ce béton soigneusement travaillé ( quel architecte anomnyme a conçu ce bâtiment utilitaire? qui sont les ouvriers qui ont fait ce béton si parfait ?)
nous avons évoqué une autre friche, d'autres batiments 

cette tendresse lorsqu'il a dit ces mots :
"les gars de la nuit"

sa main invalide 
les tatouages en 3D d'avant
nous avons bavardé
la pieuvre se densifiait à chaque touche
WAR! travaillait

ce tatoueur/peintre  a rénové un lieu jadis important pour cette ville et dans ce lieu abandonné sans fonction présente : des graffitis
 il a proposé de les préserver et il a peint avec, à côté , en a verni certains
et le sourire dans sa voix.

ce qui arrive au graf  après
les murs, la vie des bâtiments




et votre regard parce que vous avez déjà rencontré WAR!
vous avez pris la 4 voies qui contourne Rennes pour aller à Saint Malo ou à Brest ?
sur un pilier de pont un menhir ? un poisson ?

bien sûr ! disent les passants ,
ravis


poissons, surricates alertes, hermines, grues, 
pieuvres toujours
un singe 
des fleurs
des arbres

et le martin pêcheur

des phrases

une signature

la surprise lorsque surgit un nouvel animal
un émerveillement enfantin
la quête dans la ville de mon enfance 
à découvrir , redécouvrir des traces
lever le nez toujours

des nouveaux quartiers
des murs
des friches
la ville

ma génération , la votre

mes enfants 

et les enfants de mes enfants



la ville
ce qu'elle a de commun
notre regard

notre capacité à retrouver un pas assuré
un sourire
la ville est notre

ensemble




et WAR! 
est parti.
il a signé,
jeté un dernier regard,
a rangé,
 a quitté la scène.







il est resté des arbres, une friche

et une pieuvre

je vous dirai ses couleurs 
un autre jour.



en attendant ce panneau , 
que souvent je m'essaie à ne pas voir 
ce jour là 
a pris un autre sens :

le renard
un petit prince
WAR!







Bibliographie :

warindawest

Bob Dylan, Masters of war

Semer des graines de poésie dans le béton de notre époque WAR!

Street art . Qui est WAR! graffeur masqué ? Julien Joly, Le Mensuel de Rennes

J'irai graffer sur vos murs. Documentaire de Erwan Le Guillermic et David Morvan 2017

WAR! Les murmures de la ville. Richard Volante
https://youtu.be/AUw0llFfU9A

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